Nicolas MICHELIN à Sarlat

Nicolas Michelin était à Sarlat, le 17 juin, pour une conférence sur le thème de la  « consommation d’une ville d’art ».

Du thème il en a été peu question. N.M. a simplement parlé de :

  • l’intérêt du réemploi des existants au titre d’une mémoire d’un lieu ou de techniques
  • la nécessaire densification, pour des raisons d’écologie, qui doit aussi toucher les centres historique, par le réinvestissement des étages supérieurs des immeubles aujourd’hui délaissés

La conférence portait en réalité sur la production et la démarche de N.M. :

  • Ultracontextualité ( illustrée par la photo d’une œuvre de Christian XATREC montrant une verre d’eau plongé dans un aquarium)
  • Démarche écologique
  • Travail à l’échelle du quartier et de l’îlot

Les exemples de production présentés n’étaient pas particulièrement convaincants pour illustrer l’ultracontextualité, mais je souscris entièrement au discours sur un urbanisme aimable qui se méfiera des gestes architecturaux de ceux qui se poussent des coudes pour être au premier rang.

Les techniques et formes élaborées par N.M. sont efficaces (ventilations naturelles traversantes), voire spectaculaires ( tours de ventilation naturelle, coulée d’eau dans les bureaux de Rouen). Elles sont une alternative architecturale aux solutions d’ingénieurs basées sur des machines et des tuyaux. Reste à rendre accessibles à tous ces solutions sous ATEX, nécessitant des calculs pointus .

Les projets d’urbanisme présentés étaient remarquables par la refonte du découpage traditionnel du quartier. La notion de parcelle (découpe de propriété en plan) s’estompe ou disparaît, au profit d’une définition  plus complexe et plus riche de la notion de propriété foncière :

  • Mutualisation d’espaces ( laverie, garages) et de techniques ( chauffage, ventilation, production électrique)
  • Devant le logement, espace public privatif ( !), c’est-à-dire affecté au logement, mais entretenu par la collectivité qui en conserve la maîtrise. Ainsi ménage-t-on un espace de transition entre espace public et espace intime, sans que cet espace soit visuellement dégradé par la haie de thuyas ou les nains de jardin. L’espace strictement privé consiste en une cour à l’arrière, ou des grandes terrasses aux étages.
  • Création d’espaces publics au cœur des ilots, végétalisés, au dessus de parkings et d’équipements publics.

Pour l’instant, les limites de cette démarche dépendent du foncier disponible ( les exemples portent sur des sites vierges ou quasiment ; comment faire évoluer des quartiers existants ?), et dans un carcan réglementaire dans lequel chaque discipline ( thermique, incendie, accessibilité handicap et urbanisme) reste étanche aux autres…

Nicolas MICHELIN enrichit la recherche et le débat sur la ville de demain. Non seulement les architectes mais toute la population doit réfléchir aux enjeux et aux solutions pour  bien vivre ensemble sur une planète pérenne.

François COQ



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