Démolition des barres: un choix idéologique

Le malaise des banlieues s’exprime de façon récurrente depuis des décennies. Sont mises en cause les barres et les tours, comme si la forme du bâti et la concentration de la population étaient à l’origine des problèmes.

C’est faire beaucoup d’honneur aux architectes de penser que des volumes et des façades peuvent générer des comportements délinquants. Il y a 20 ans, une politique volontariste de « maquillage » des grands ensembles, par des décors de façade, ajouts d’oriels, de porches, s’est soldé par un échec. De plus, ces ouvrages anecdotiques et construits au moindre coût ont très mal vieilli, accroissant la ghettoïsation.

La densité est aussi un faux procès: elle n’est pas plus forte qu’en centre ville. Le « fada » avec son concept de cité radieuse superposait les étages d’habitation pour mieux libérer l’espace au sol et en toiture terrasse; sur cette dernière on pouvait trouver les services publics nécessaires à la vie sociale . Ce concept  a été largement pris comme modèle pour la création des cités dortoirs…à l’exception de son accompagnement social.

Le seul problème est la ségrégation sociale, qui parque ensemble les plus pauvres  et les moins instruits. Le modèle des bidonvilles est-il plus réussi? il s’agit pourtant d’habitations individuelles, la plupart de plain-pied!

Au lieu de réduire en poussière des immeubles dont la structure est solide ( cela coûte cher et nécessite de reconstruire ces structures), ne faudrait-il pas imaginer des dispositions favorisant une vraie mixité sociale: on pourrait vendre a prix très attractif de très grands appartements restructurés  pour des familles à haut revenu, faciliter l’accès à la propriété à des familles à revenus moyens, dégager des surfaces pour des bureaux aux étages, des commerces et services publics au rez-de-chaussée, et conserver des logements locatifs HLM,  et, dans des proportions à bien étudier, aux sans-logis.

Cette redistribution s’accompagnerait d’un projet architectural ambitieux, qui donnerait à tous le sentiment d’appartenir à un même corps social dépassant les clivages de revenus: le quartier.

Il appartient aux élus et aux associations d’engager cette réflexion, en tournant le dos aux solution médiatiques aussi brutales qu’inefficaces, pour préférer des formules plus complexes, plus sensibles, plus humaines.

 

François COQ

 

 

 



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